Karl- Heinz Diegner sait reconnaitre au cœur de l’albâtre ou de la stéatite,
les vibrations de la vie. Vibrations qu’il va nous offrir dans la rencontre
des courbes, dans les effleurements et les jeux de lumière proposés par
les formes qui semblent à peine esquissées et qui sont cependant si achevées.
Il y a dans ses sculptures le souffle ardent d’une émotion depuis longtemps
retenue. Nous le savons, une sculpture est vivante quand elle appelle
nos doigts pour la caresser.
Une sculpture est présente, quand elle rayonne au-delà de sa forme et
modèle l’espace autour d’elle pour en faire un horizon qui nous prolonge.
Une sculpture est aimée quand elle nous donne envie de la protéger des
risques du temps.
Telles sont les pièces présentées par ce sculpteur, artiste secret dont
l’intériorité s’exprime, se crie aussi dans la fluidité et la rigueur
des lignes, des masses et des volumes.
J’aime en lui la violence apaisée, l’acuité fervente du regard, la chaleur
retenue et aussi, il me pardonnera cette expression, la féminitude acceptée,
à fleur de cœur.
Si j’avais à donner un nom à cette exposition, ce serait «Invitation
aux rèves».
Karl-Heinz Diegner nous fait le plus beau des cadeaux, celui d ’éblouir
un peu notre réalité avec des rêves accessibles.
Karl-Heinz Diegner hat die Gabe und Fähigkeit die Vibrationen im Inneren
der Steine zu erfassen und sie an uns als Emotion wiederzugeben. Eine
ergreifende Begegnung mit der Form, den Lichtschatten und Kurven, die
nur leicht und dezent angedeutet erscheinen, aber eine Definität in der
Masse besitzen.
In seinen Werken lebt der Atem einer lange gereiften und zurückgehaltenen
Emotion.
Wir wissen, eine Skulptur die lebt ist eine, die die Hand zum Berühren
einlädt. Sie hat eine Präsenz, wenn die Ausstrahlung über die Form hinaus
auf den Raum wirkt und den Horizont für uns erweitert. Sie ist geliebt,
wenn wir sie vor dem Verfall der Zeit schützen wollen.
In den Skulpturen die Karl-Heinz Diegner präsentiert, wird eine verborgene
Interiorität wahrnehmbar ; sie wird sichtbar in der Fluidität der Fluchtlinien,
der nackten Materialität, der Masse, und fühlbar in der Form und am Volumen.
Ich bewundere seine gebändigte ‘Violence’, seine Kapazität Gefühle zurückzuhalten
und sie dennoch auszudrücken, die kreative Humanität, und er verzeihe
mir, seine akzeptierte Feminität die direkt ans Herz geht.
Jacques Salomé, écrivain. Roussillon, août 2008 |